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  • Photo du rédacteurBenoit Poisson

Tu viens ?

Ça serait faux de dire que j’t’ai pas dans la peau. D’puis l’temps que j’te cours après sûr que j’aurais déjà pu faire au moins dix marathons, aller et retour en plus. Ouais, t’as vu je galère bien à te faire des signes indiens, des ronds, des flèches, toute la fumée que j’peux sortir de ma bouche et t’envoyer dans les yeux. Mais t’as remarqué, j’ai pas la gouaille d’un poète maudit et encore moins le physique d’un type sur les couvertures de magazines. J’ fais avec ce que j’ai, c’est pas grand-chose pour pas dire rien. Rien c’est tout ce que j’peux t’offrir, toi et tes écus vous êtes beaux même si à vrai dire j’en veux plus à ton cul. La banque, les placements les trucs avec des cravates qui tirent la gueule c’est pas pour moi. Moi c’est au jour le jour et advienne que pourra. M’ignore pas, m’ignore plus, j’ai bien vu que tu m’avais d’jà vu. Le regard qu’en dit bien plus que ton buste qui fait loucher vers le bas. Les potos ils disent de laisser tomber, qu’une fille comme toi c’est forcément pas pour moi. T’es trop belle à paraitre normale et moi trop laid à effrayer l’indifférence. Mais tu sais, j’parle pas avec des beaux mots sentimentaux, j’parle avec mon cœur écorché, avec mon petit cœur étriqué qui craque du ventricule quand t’es dans les parages. Y serait temps que j’arrête de me les planquer et qu’je les sorte pour voir que vraiment j’suis un type bien comme il faut et tu sais quoi ? S’il faut t’emmener au cinoche, piocher dans les poches des autres pour t’offrir un rocher, un resto, une maison nichée, un spa à St Malo, bah pas grave j’me ferais des dettes d’état pour voir ton corps dans tous ses états. T’as déjà patienté sur le bord des routes ? T’as déjà eu froid en dormant la gueule sur le trottoir mouillé ? Sûr que tu connais pas le casse dalle du type généreux qui voit bien que tu sombres. Bah moi je t’offre tout ça ! Toute la liberté sur un plateau troué et que même si t’as envie de rire en courant sous la flotte chaude de l’été j’serais là à coté pour te rattraper si tu glisses. J’sais bien que tu lorgnes sur les notables de la ville, les mecs qui pètent de l’intérieur pour déranger personne qui lavent leur bagnole en mettant la cire de finition, faut pas niquer la peinture de leur LOA allemande et qui s’offrent le petit bonheur de raccrocher le caddie une fois les courses finies. Pas d’éléphant bleu, moi c’est des roses que j’te propose. T’as pas peur de t’faire chier un peu ? Bon, moi j’suis franc, j’parle cash, tu m’plais c’est sûr, moi j’ai pas de voiture mais pas non plus de torture mentale à agir comme une raclure, c’est le cœur qui parle plus que l’apparence. Allez viens, on court loin, on fend la bise, on prend l’amour on laisse la baise, on s’barre pour toujours. T’imagines les jaloux dans leur baraque bien propre, les jaloux enfermés dans leur merde inodore qui pensent qu’à leur mort comme délivrance ? J’dis pas qu’ j’suis mieux que les autres mais j’connais la sensation des feuilles mouillées sous les pieds écorchés et l’chemin j’sais pas où il va mais j’veux bien t’y mener. Allez, viens dans mes bras, j’serais crédible en amoureux épris et mon domaine sera bien plus grand qu’un château meurtri qui s’effrite. Et pis pt’être que t’es comme moi finalement, sous tes airs de duchesse démoniaque et pas accessible aux types qui raclent le bitume t’as surement l’envie de respirer la friture des bords de route ? Fends l’armure, j’vois bien que t’as des blessures, y’a tes yeux qui trahissent quand les beaux viennent te parler. La seule frontière que j’connaisse c’est celle que tu places devant ton palace, laisse-moi entrer, laisse-moi croquer tu pourrais avoir l’élégance d’ouvrir un bouton, d’me montrer qu’ta peau elle est belle comme un baiser crémeux. Allez, on s’arrache, tu sais le soleil il est vachement plus beau quand tu l’regardes loin du bled. Je sais c’qui te manque, c’est la liberté et moi j’t’offre le sourire de ceux qui la connaissent.


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