Rose

Aux écorchures sanglantes de vos épines tranchantes

Je saurai gravir sans trouble la voie déroutante

Glisser sur la frêle tige, comme une brindille chétive

M’accrocher au péril, m’accrocher à la fragilité destructive.

Du courage, de l’abnégation, conquérir avec esprit

Cet inaccessible bonheur, de vous je suis épris.

Il peut bien neiger, pleuvoir, les éléments déchaînés

Ne seront que preuve de mon envie de pauvre damné.

Et cette ascension périlleuse vers le bonheur suprême,

Votre coupe, votre robe que jamais je ne trouve blêmes

M’allonger sur votre canopée ouatée, une exquise caresse

Découvrir l’absolue évidence et enfin vous aimer sans cesse.

Au contact de vos pétales, véritable et divine prouesse

Me laisser bercer sur les notes infinies d’une somptueuse ivresse

M’abandonner à jamais à votre évidente et éternelle beauté

S’il y a des roses au paradis, j’irai vous cueillir mille bouquets.