Au revoir...
- Benoit Poisson
- 21 oct. 2019
- 2 min de lecture
Il n’y a jamais de bon moment pour partir. Jamais de joie à quitter les siens, d’abandonner ses enfants, surtout quand on est loin de leur avoir tout dit, tout montré, sans leur avoir, encore une ultime fois, déclaré tout notre amour. Placer dans un regard toute la fierté de les voir exister, tout le bonheur de les voir s’agiter alors de notre corps demande du repos, d’entendre encore leur rire malgré l’implacable réalité qui nous plongera dans un silence éternel. Partir ce n’était pas une bonne idée. Partir en octobre c’est encore pire, la pluie, le froid et les feuilles jaunies renforcent notre infinie tristesse. A la mélancolie de ton sourire et de tes yeux pétillants s’entrechoquent l’incompréhension et l’irréel de cette injustice. Tellement ignoble de t’avoir fait tant souffrir alors que tu n’étais que gentillesse, la vie t’aura faite discrète et fragile mais terriblement courageuse. Si tes croyances te soulagent à l’heure de retourner chez toi, au bord de cette mer ensoleillée, alors nous sommes heureux de te savoir apaisée. Il en reste le plus grand des amours, ceux qui devront survivre à ton départ, ceux qui plus que nous encore, ne comprennent pas que l’on puisse leur enlever celle qui est au centre de leur vie. Ton amour, tes attentions et ta bienveillance vogueront pour toujours dans les soubresauts de leurs petits cœurs déjà noircis d’un inconsolable malheur. Il leur faudra grandir, il leur faudra comprendre, il leur faudra se nourrir de ton souvenir et de ces moments sans importance qui maintenant deviennent leurs trésors éternels. Au moment de se dire au revoir, il suffit juste d’être fort pour adoucir l’intolérable, sourire de ces moments passés pour faire semblant de ne pas pleurer. Il serait presque facile d’en rire si ce n’était pas la réalité. On pourrait s’appliquer en éloges, décrire à l’excès pour soulager nos peines. Bien souvent, une pensée vaut mille mots.

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