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  • Photo du rédacteurBenoit Poisson

Bonheur

Demain c’est le bonheur ! Demain c’est le bonheur parce que l’Homme, parait-il, apprend de ses erreurs, parce que la terre ne peut pas toujours nous donner que catastrophe et rage. Demain c’est le bonheur parce que l’Homme n’a cessé d’évoluer de façon graduel sur le plan moral et matériel.

La philosophie a peu à peu remplacé la religion et nous nous sommes mis à penser, non plus comme une créature du Tout Puissant mais comme être unique et à part entière avec une morale en guise de frontière entre le bien et le mal mais une morale de citoyen et non plus une morale religieuse. Les philosophes et les professeurs ont fait main basse sur le savoir et les connaissances et ont jeté toutes leurs réflexions et pensées dans une bataille de l’existence face aux prêcheurs du temps jadis. Nous sommes passés de l’archaïsme des prophéties à la curiosité de l’expérience. Notre monde changeait, devenait dès lors plus scientifique, les hommes plus éveillés, plus instruits et ces changements nous entrainaient lentement mais de façon inexorable vers un confort de vie nettement plus supportable.

Nul doute qu’un Homme de notre temps ne voudrait revivre l’obscurantisme du moyen-âge. Ainsi, l’idéologie du progrès par la science et non plus par la spiritualité religieuse s’efforce avec fougue et par un travail acharné à nous démontrer que le bonheur ne peut s’obtenir, pour nous-même, que si nous sommes capables de le penser, le concevoir mais surtout de le partager.


Deux visions du bonheur s’opposent alors. D’un côté les millénaristes qui minorent tous les malheurs et les catastrophes et les désignent comme un passage obligé vers le bonheur annoncé et de l’autre, les penseurs et les scientifiques qui s’efforcent à projeter le progrès humain comme seule source tangible d’épanouissement. Les uns annoncent une fin programmée, inimaginable et paradisiaque, les autres s’emploient à la construire avec toujours la même quête ultime pour les deux camps : le bonheur absolu.


Demain c’est le bonheur ! Oui, peut-être mais à condition de nous élever au-dessus de ces deux visions. Les millénaristes restent campés sur leur doux rêve de règne paradisiaque accompagné çà et là par quelques tentatives politiques désastreuses du XXème siècle. A condition de ne pas plonger aveuglement dans la pensée de la suprématie de l’intelligence humaine qui pour l’heure nous montre tantôt un enthousiasme démesuré, tantôt un pessimisme déprimant.


L’illusion d’un paradis perdu qui serait sur le point de réapparaitre, qu’elle s’appuie sur la théologie ou sur les sciences humaines, ne doit pas occulter notre quête du bonheur. A force de trop penser, de trop croire, de trop attendre ou d’aller trop vite, s’efface lentement la perspective de notre bonheur. La perspective de vivre du mieux possible dans notre monde compliqué en piochant ce qu’il y a de mieux dans les deux théories.


Demain c’est bonheur ! Mais aujourd’hui chacun se doit de participer à sa fondation car construire le bonheur c’est déjà l’acquérir.


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