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  • Photo du rédacteurBenoit Poisson

Branquignol

Toi, tu nous es tombé dessus alors qu’on n'avait rien demandé, un peu comme la mouche qui se noie dans un potage brulant. Aussi douloureux qu’une pièce de Lego qui vient gentiment te chatouiller la plante des pieds un matin où les yeux sont encore mi-clos. T’es arrivé là comme un accident, brutal et inattendu, une erreur de jeunesse où la fougue, l’alcool et l’ambiance festive d’un réveillon du jour de l’an nous font goûter à des jeux d’adultes qu’on n’est pas prêt à assumer. Aussi collant qu’un excrément de caniche planté sur le trottoir parisien et embaumant de toute sa fierté un quartier entier. Personne ne t’a appelé et tu as cru bon de venir quand même. Et maintenant tu es là et tu parles fort. Putain comme tu parles fort ! On entend que toi et tes histoires à la con que plus personne ne croit. Pour ça t’es un génie, l’imagination aussi fertile qu’une cartomancienne qui nous déblatère ses discours jusqu’à l’indigestion. On le sait et on te regarde nous faire avaler des couleuvres aussi grosses que ton majeur que tu aimes à exhiber. Arrogant et insultant, une erreur de casting où l’on récompense la médiocrité et la banalité avec la prestance d’un mannequin planté dans la vitrine d’un H&M. Eh oui ! Nous en sommes là, tristement à oublier la situation et tentant de regagner un peu de raison face à tes discours monotones, encore moins éveillés que devant une vidéo d’ASMR. Un virtuose de l’hypnose, un funambule du verbe bancal, banal et insipide. Certain que dans ton monde tu es le roi mais dans le nôtre tes oreilles sifflent en permanence. Un rebouteux boucher qui casse les articulations au lieu de réparer les maux, qui massacre nos squelettes fragilisés et déjà bien meurtris par tant de privations. Un bienfaiteur qui distribue des soupes froides coupées à l’eau gelée en plein hiver et du pain rassis datant d’il y a quarante ans que nos bouches bées ne peuvent plus mâcher. Et ta logique d’ambidextre qui ne reconnaît plus la droite de sa gauche et qui décide de faire du sur place pour plus de sécurité, l’inaction dans un costume bien trop grand pour toi. N'entends-tu pas les rires jaunes qui s’élèvent jusqu’à en étourdir les moins sceptiques ? Tu en imposes de la bêtise, de l’excentrique et de l’incohérence, ça en est même devenu une marque de fabrique, du made in France qui ne s’exporte pas. Descendu de ta montagne à cheval, tu es parti en croisade contre le vent postillonnant, bataillant frénétiquement avec tes coups d’épée qui finissent inexorablement dans le vague de notre inattention et tu nous en causes des malheurs. On pourrait presque en rire si nous n’étions pas concernés. Non vraiment t’es un branquignol ! Et puis non, pire que ça, t’es un Jean Castex.


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