Ça parait simple. Vous êtes assis bien confortablement dans votre canapé, vous êtes allongés dans votre lit. En main, une liasses de feuilles reliées entre elles grâce à de la colle. Une jolie couverture qu’on ne voit jamais quand on lit. Et puis vous êtes là , passif, à enchaîner les mots, les phrases, les paragraphes, les chapitres, c’est fluide, ça demande peu d’effort. Parfois vous butez sur un mot, vous relisez pour bien comprendre le sens d’une phrase. Vous imaginez une scène et oh ! Bonheur suprême il vous arrive d‘éprouvé un sentiment à la lecture d’une histoire.
Fin de l’histoire, elle vous aura marqué un court instant, comme cet homme croisé dans une rue qui faisait la manche. Tout ça sera bien vite oublié, en un quart de seconde, le livre sera rangé à côté des autres sur votre étagère, ce livre que plus jamais vous n’ouvrirez. Peut-être direz- vous « tiens, c’était pas mal cette histoire. » La critique sera rapide, sans autre explication que votre ressenti dans l’instant. Un peu comme à la sortie d‘un cinéma. « t’as aimé ? » « Oui, l’histoire était sympa, tu veux aller boire un verre ? ». En un instant le film est oublié à jamais.
Chers lecteurs, savez-vous que derrière un livre (bon ou mauvais), il y a des centaines d’heures de travail, des angoisses de la page blanche, des doutes affreux sur sa légitimé à raconter des histoires ? Des lectures, des corrections, des réécritures, de nouveaux des modifications, des relectures ? Des doutes à chaque page, des heures de recherches pour créer un semblant d’univers plausible ?
Ecrire un livre, c’est se livrer aux autres, un acte de bravoure inimaginable pour ceux qui d’ordinaire sont plutôt silencieux et effacés. Un cheminement que l’on pense juste tellement il vient du cœur, tellement on y met tout ce qu’on a et même au-delà . Ecrire, c’est se surpasser à chaque nouveau mot.
Ce n’est ni pour la gloire et encore moins pour l’argent que l’on passe tant d’heures derrière son écran. Mais alors, à quoi bon ? C’est la question ! A quoi bon ? Un espoir, un fantasme, une envie qu’un instant puisse dans votre âme surgir une vérité qui sommeillait. Vous faire arracher un sourire, une émotion, une nostalgie. Vous étaler dans le cœur une vérité cachée qui remonte à la surface et vous fasse éprouver une once de joie, un soupçon de tristesse, un infime questionnement.
Ecrire c’est tout ça. Un acte tellement égoïste au départ et que l’on espère voir se transformer en une vérité universelle. Il en faut de l’abnégation !
Pour vous ce ne sera qu’une histoire de plus. Pour nous c’est un pan entier de notre vie que l’on soumettra humblement à la critique populaire. Pensez-y lorsque vous aurez terminé un roman. Ce n’est pas juste une histoire, c’est tout un dévouement et tellement de temps passé à espérer vous faire éprouver ne serait-ce qu’une petite émotion.
