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  • Photo du rédacteurBenoit Poisson

Madame Pissenlit

Madame Pissenlit c’est une jeunesse qui crie son existence dans un hurlement inaudible. Cette jeunesse qui paraît heureuse, seulement le paraître. C’est la jeunesse qui ne peut s’offrir que ce que le paysage leur impose. C’est le dédain des adultes qui ont oublié leurs années d’enragés. C’est cette jeunesse obligée de se contenter de la futilité de leur âge mais qui en demande tellement plus et qui est capable de profondeur, de justesse avec déjà la conscience que ça ne sera pas facile.


Madame Pissenlit c’est l’absence de l’amour parental, c’est devoir tout apprendre par soi-même, se créer ses propres règles, c’est apprendre à ouvrir son cœur à tous ceux qui l’accepteront. C’est le silence glacé d’un foyer sans âme, c’est une mère obsédée par son passé perdu, c’est un père trop faible qui préfère la fuite. C’est cohabiter sans jamais se croiser, sans jamais se parler.


Madame Pissenlit c’est tester son pouvoir de séduction, c’est tout tester jusqu’à l’addiction, de celle qui ne dit pas son nom, de celle que l’on s’inflige pour faire comme les autres, de celle que l’on s’impose pour s’évader un temps.


Madame Pissenlit, c’est la rage, la soif d’un ailleurs, le goût de la vengeance, une quête absolue d’amour quand on en a été privé depuis toujours. C’est rire avec ses amis, c’est pleurer, seul, chez soi. C’est l’utopie de vouloir vivre mieux quitte à en payer le prix de l’abominable et plonger dans l’obscurité.


Madame Pissenlit c’est l’ennui, la rage, le rêve, l’ailleurs, la vengeance, les potes, l’amour, la folie, la déconne, les soirées, les jeux, la haine.


Madame Pissenlit c’est la vie, la vie de Camille.


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